J’ai trouvé dans 84 Greenwich Avenue ce que je recherche à travers tous mes parfums. 

Un espace dans lequel le temps s’est arrêté le temps de la création d’un futur classique, tel qu’il a toujours été et sera donc toujours. Un espace niché entre un passé qu’il respecte avec une certaine nostalgie mais résolument tourné vers le futur.

Quand j’ai songé nous installer dans West Village, compte tenu des dimensions réduites de la boutique, j’ai immédiatement songé au new-yorkais Steven Holl, un des plus grands architectes de notre époque, capable de créer des installations lumineuses hallucinantes dans des espaces pourtant très restreints, notamment les bureaux de D.E. Shaws à NYC. La liberté illimitée et l’audace inattendue dont il fait preuve dans la gestion des formes telles que dans la maison Y dans les catskills, dans la devanture de la boutique de l’art et de l’architecture de NYC, ou encore dans des projets d’envergure supérieure comme le Linked Hybrid à Pékin, m’ont définitivement convaincu qu’il était La personne susceptible de révolutionner un espace aussi exigu soit-il, pour le transformer en un lieu d’exception, comme ce fut le cas pour 84 Greenwich Avenue.

J’ai suggéré à Steven d’envisager la construction de la boutique comme l’aurait fait un dessinateur, avec une similitude de matériaux intérieurs et extérieurs, donnant au final l’impression que celle-ci jaillit littéralement comme un bloc de grès brun. La seule exigence de Steven fut de faire intervenir le magicien de la lumière qu’est Hervé Descottes dans le projet. Ayant entendu parler de son remarquable talent, et d’ores et déjà convaincu qu’il apporterait ce petit quelque chose qui semblait encore manquer pour que l’œuvre devienne parfaite, j’ai bien entendu accepté avec joie. Comme pour le design lui-même, il a su apporter quelque chose de résolument nouveau, une feuille d’aluminium brossé – une de mes nouvelles obsessions – que j’avais déjà eu l’occasion de voir dans le bureau de Steven sous forme de panneau de porte. Steven m’a pardonné de le lui faire utiliser à mon tour pour la boutique, contrastant furieusement avec les demi-cercles futuristes d’essence de noyer.

F.M.